C’est la mode, la bulle du moment dans le milieu de la tech et de l’entreprenariat : l’ICO, pour “Initial Coin Offering”, ou “Offre de Monnaie Initiale” a permis à plusieurs projets de lever des millions de dollars, en quelques minutes parfois !
Principe : une entreprise, ou juste un projet, crée une cryptomonnaie (comme BitCoin), et met en vente cette cryptomonnaie contre des vrais € ou $.
L’intérêt pour les acheteurs ? ils pourront accéder aux services ou aux biens créés par le projet grâce à la cryptomonnaie qu’ils ont achetée. Par exemple, Storj offre une solution de stockage de données chiffrées et distribuées. Elle utilise sa propre cryptomonnaie “STORJ” pour permettre d’accéder au service.
L’ICO est donc une manière de lever de l’argent, un peu comme une introduction en bourse (IPO en Anglais), ou comme du “crowdfunding” : l’émission de la cryptomonnaie permet d’accéder en retour à certain services définis à l’avance, de manière instantanée, sécurisée, sans la nécessité de recourir à un tiers de confiance.
La cryptomonnaie devient donc un support qui permet d’organiser les échanges de services entre entités et/ou individus. Et c’est là que ça devient encore plus intéressant car on peut imaginer la création de projets où toutes les interactions se basent sur des échanges de cryptomonnaies propres à ce projet.
Par exemple, Slock.it permet à des objets connectés de se faire confiance et d’échanger des services entre eux, en se payant grâce à une cryptomonnaie. Les objets connectés acquièrent alors une indépendance forte, qui risque de donner du fil à retordre aux juristes de tout poil.
Mais on peut aussi imaginer une entreprise, dont le capital ne serait plus constitué d’actions, mais d’une… cryptomonnaie. La création serait simplifiée, à coût très faible, et le fonctionnement également fluidifié car les processus de décision peuvent être gérés par des votes utilisant le vecteur de la cryptomonnaie, qui peut faire office dans ce cas de “smart contract”. Autre intérêt de l’ICO : contrairement à l’IPO (introduction en bourse/offre publique à l’épargne), elle est à ce jour non-régulé par les lois[1], et offre donc une liberté totale.
On arrive alors au concept d’Organisation Autonome Décentralisée, qui permet à des acteurs de tous horizons, de s’unir pour créer un projet commun, en se reposant pour leurs intéractions et leurs décisions sur une infrastructure propre de blockchain/cryptomonnaie. Le projet “Bitnation“, qui a comme objectif de recréer une nation globale décentralisée, en est un exemple intéressant, ainsi que TheDAO.
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Les ICOs en cours sont visibles sur ICOBazaar.
[1] Notez que suite à la publication de cet article un correspondant m’a précisé que l’AMF et la SEC semblent avoir précisé leur position récemment, en assimilant éventuellement une ICO à un appel public à l’épargne (donc fortement régulé).
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