J’avais prévu une catégorie “Music” quand j’ai mis en place la nouvelle version de ce blog, mais pas encore ou rarement utilisée. Il faut donc réparer ceci et j’ai décidé de publier ici une ou deux fois par semaine, un coup de projecteur, plus ou moins long, sur un album ou un titre, ou un artiste, que j’apprécie particulièrement. Attention, ça va être éclectique et pas toujours électrique ! de Cure à Schubert, en passant par Moderat et Stevie Wonder !
Quand Stevie Wonder sort “Songs in the key of life”, en 1976, il a 26 ans. Pourtant c’est loin d’être un album du début. Car Stevie a commencé jeune, très jeune, en s’incrustant dans les studios d’enregistrement, alors qu’il maîtrisait déjà plusieurs instruments et chantait dans une chorale. En fait il a sorti son premier album à… 11 ans ! (“Little Stevie Wonder”, véridique)
Alors à 26 ans, Stevie est déjà mature, papa (on entend même sa fille dans l’incroyable “Isn’t she lovely”) et Songs in the key of life est probablement son album le plus “entier”. Il mélange allegrement des titres un peu “sucrés”, qu’on se prend néanmoins à aimer – la voix incroyable de Stevie y étant pour beaucoup – à des tubes intersidéraux : “Sir Duke”, “As”, et “Another star”, entre autres… Je ne suis peut-être pas tout à fait objectif, car les sensations de “cocooning” et les vibrations ressenties à l’écoute de ces titres m’incitent à penser que j’ai dû les entendre à la radio quand j’avais 3 ou 4 ans. Forcément ça laisse des traces.
“Sir Duke” est un vrai tube, qui ne peut pas laisser indifférent. Avec ses gimmicks, sa structure parfaite, ses mélodies entraînantes. C’est LE morceau qui permet d’entrer dans l’album et que tout le monde connaît sans le savoir.
“As”, deuxième tube intersidéral, est un morceau plus simple dans sa structure mais tellement immédiat au niveau mélodique et entrainant au niveau rythmique qu’on pourrait l’écouter des heures en boucles. D’ailleurs il dure 7 minutes sans véritablement évoluer. Son approche vocale est subtile, en particulier au début du morceau, alliant phrases chromatiques et pentatoniques, avec quelques “blue notes” de-ci de-là, pour le plus grand bonheur de nos oreilles, et des “backing-vocals” récurrents qui laissent un champ infini à Stevie qui peut allors laisser libre court à son improvisations vocale. Jamiroquai s’est d’ailleurs à mon avis allègrement inspiré des approches vocales de Stevie, dans ses premiers albums, et en particulier dans “Travelling Without Moving”.
“Another star” est la suite logique d'”As”, du genre “vous avez aimé As ? tu vas voir ce que je vais t’envoyer avec Another Star”. Même simplicité, même subtilité vocale, mais une approche quasi-disco (on est en 76 !) qui laisse couler le morceau comme un rhum-tonic par une belle et moîte soirée d’été à moitié érotique.
Un double-album complètement dingue au final, qu’on prend plaisir à écouter/réécouter… et remettre dans le contexte déjà lointain d’une époque révolue, tout en sachant que Stevie a enregistré lui-même la plupart des instrus, y compris la batterie.
“Songs in the key of life” est à mon avis un album majeur dans l’histoire de la musique pop/rock. Le fait qu’il ait “pondu” tant de tubes, largement diffusés en radio à l’époque, en font par ailleurs une influence majeure – consciente ou inconsciente – dans la musique moderne populaire.
10/10 !
Track listing:
Disque 1
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Face 1
Love’s in Need of Love Today (Wonder) – 7:06
Have a Talk With God (Wonder/C.Hardaway) – 2:42
Village Ghetto Land (Wonder/G.Byrd) – 3:25
Contusion (Wonder) – 3:46
Sir Duke (Wonder) – 3:52
Face 2
I Wish (Wonder) – 4:12
Knocks Me off My Feet (Wonder) – 3:36
Pastime Paradise (Wonder) – 3:27
Summer Soft (Wonder) – 4:14
Ordinary Pain (Wonder) – 6:16
Disque 2
——–
Face 3
Isn’t She Lovely? (Wonder) – 6:34
Joy Inside My Tears (Wonder) – 6:30
Black Man (Wonder/G.Byrd) – 8:27
Face 4
Ngiculela / Es Una Historia / I Am Singing (Wonder) – 3:48
If It’s Magic (Wonder) – 3:12
As (Wonder) – 7:08
Another Star (Wonder) – 8:08
/ prochain disque : “If you wait”, de London Grammar. /